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2011 en musique: Adele, Vincent Vallières et… Rebecca Black

Tout le monde dansait, tout le monde pleurait.

Par
Estelle Grignon
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En cette fin de décennie, on se penche sur les chansons qui ont marqué les dix dernières années. Les bonnes, les mauvaises et celle qu’on avait déjà oubliées, mais qui étaient partout à la radio. Après avoir parlé de 2010, on enchaîne sur 2011, naturellement.

C’était l’époque où on ne pouvait pas entrer dans un magasin d’électros sans qu’on essaye de nous vendre des télévisions 3D comme si c’était le futur. Ça l’était pas. Huit ans plus tard, je me sens mal pour les gens qui y ont cru.

Le hit de l’année

Si tout le monde pouvait s’entendre sur une chose en 2011, c’était Adele.

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Selon Billboard, la pièce Rolling in the Deep était le plus gros hit de l’année. Et avec raison : c’est le genre de pièce qui plaît à tout le monde. La petite cousine de 7 ans aimait Adele. Le papy de 77 ans aimait Adele. Chaque personne assise dans une voiture en 2011 a fini par crier les paroles à tue-tête si la chanson se mettait à jouer à la radio. Son album 21 est devenu l’album le plus vendu de 2011 et de 2012. Le deuxième extrait Someone Like You est devenu plus tard dans l’année la toute première ballade complètement piano-voix à atteindre le sommet du Billboard Hot 100. Vous me croyez pas? Ma source, c’est Billboard lui-même. Pas plus béton que ça.

Autres gros hits

Son succès est d’autant plus impressionnant quand on remet en contexte la montée de la musique électronique en 2011. En termes de popularité, LMFAO n’était pas très loin. Party Rock Anthem était un méga hit. Pendant une période d’environ quatre mois, c’était cool, savoir faire le shuffle. Quelle époque.

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Sinon, en 2011, Rihanna a continué sa domination des palmarès avec We Found Love. C’est un gros succès dans la lignée de ce qu’elle a fait avant côté popularité. Mais cette chanson se démarque par un détail important. Le producteur et DJ Calvin Harris y est crédité comme artiste associé. Un featuring, comme on dit en anglais. Aussi banal que cela puisse paraître aujourd’hui, les producteurs n’étaient pratiquement jamais crédités comme des artistes à l’époque, lorsqu’ils collaboraient sur les chansons des autres. C’est une tendance qui prendra de l’ampleur dans les années suivantes, et pour le DJ écossais, il s’agira du début d’une carrière internationale florissante.

Beaucoup des autres gros succès radio de l’année sont faits pour danser. Qu’on pense à Super Bass de Nicki Minaj, Moves Like Jagger de Maroon 5 ou On the Floor de Jennifer Lopez et Pitbull, on invite les gens à boire et se déhancher. C’est aussi le début de l’ascension du nouveau rock indie sur les palmarès. Foster the People réussira entre autres un grand coup avec Pumped Up Kicks. De leur côté, les vétérans des Black Keys obtiennent leur plus gros succès avec l’envoûtante Lonely Boy.

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Ce que le Billboard ne dit pas, puisqu’il ne comptait pas encore les vues sur YouTube dans ses paramètres, c’est l’arrivée de Rebecca Black. Je me souviens être tombée sur Friday dans son premier million de vues sur la plateforme. Chaque jour, le nombre montait de façon exponentielle. C’était le cas parfait du clip si mauvais qu’il en était drôle. Avant que la vidéo originale ne soit retirée de YouTube en juin 2011, celle-ci avait trois millions de mentions « je n’aime pas ». Tout le monde riait de la jeune adolescente. Mais tout ce monde-là est aussi capable de chanter le refrain au complet, encore aujourd’hui.

Au Québec

On va s’aimer encore de Vincent Vallières est partout en 2011. Et pourtant, le chanteur n’avait aucune intention d’en faire un extrait radio. Il la trouvait en effet un peu trop cucul, trop simple. À preuve, son album Le monde tourne fort, sur lequel on retrouve la pièce, est sorti en 2009. C’est en catimini que le vidéoclip paraît en décembre 2010. La chanson fera malgré tout boule de neige jusqu’au Félix de chanson populaire de l’année.

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Dans un autre ordre d’idée, 2011, c’est l’année où Simple Plan décide enfin de chanter en français. Jet Lag, en duo avec Marie-Mai, était destiné à être un hit. Pendant ce temps, le Britannique d’origine libanaise Mika fait aussi un malheur au Québec avec un premier succès en français, Elle me dit.

Les succès critiques

L’année 2011 est un peu plus tranquille que les autres du côté des succès critiques. C’est toutefois cette année-là que le groupe français culte M83 fait paraître Midnight City. La chanson, sortie en juillet, finira par chatouiller les ondes radiophoniques au début de 2012. Mais les vrais fans d’indie étaient déjà conquis par la pièce bien avant. D’ailleurs, l’album Hurry up, We’re Dreaming du projet a très bien vieilli. On y retrouve un mélange savant de dream pop et de new wave.

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Chez nous, on note le dernier album de Malajube et le virage dansant de Galaxie. La première chanson de leur projet Tigre et Diésel, simplement nommée Piste 01, deviendra un succès inattendu pour le groupe. Elle se taillera même une place jusque dans une pub de char. Plus tranquille, Philippe B fait vibrer les mélomanes avec son disque Variations fantômes.

Enfin, la sad tumblr girl que je suis s’amourache pour Lana Del Rey. La nouvelle chanteuse à la mode ne fait pas l’unanimité sur le coup, c’est vrai. Certains questionnaient son authenticité, et les commentaires stupides sur ses faux ongles et ses lèvres pulpeuses prenaient beaucoup trop de place. Reste que sa pièce Video Games est considérée comme la deuxième chanson la plus acclamée de 2011 par l’excellent site Acclaimed Music. À ce jour, je rêve encore de faire un grand prix de Mario Kart : Double Dash!! avec Lana, un petit verre de vin pas trop loin. Dans tous les cas, je suis certaine qu’elle va avoir plus de plaisir comme ça qu’en regardant en silence son copain jouer à Skyrim, le jeu vidéo à la mode en 2011.

Je suis sûre qu’elle prend Peach.

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