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11 septembre 2001 : 20 ans après, comme si c’était hier
La date est marquée au fer rouge. Il y a 20 ans, mardi 11 septembre 2001, quatre avions de ligne ont été détournés par des terroristes d’Al-Qaïda. Deux sont alors projetés sur les tours jumelles du World Trade Center à New York, un vise le Pentagone à Washington et le dernier, qui pointait initialement le Capitole, s’écrase dans un champ de Pennsylvanie. Le bilan est lourd : environ 3 000 morts et plus de 6 000 blessés. C’est la pire attaque terroriste de l’histoire des États-Unis.
Pendant ce temps-là, vous étiez à l’école, à la fac, au bureau. Vous avez appris la nouvelle via la radio, la télévision ou par le biais d’un proche. Vous garderez un souvenir indélébile de cette journée…Vous nous avez raconté.
« Ce jour-là, impossible de regarder autre chose que les infos »
« Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais 14 ans. Je venais de finir de faire mes devoirs. Comme tous les mardis, je me préparais pour aller à mon cours de karaté. Et comme tous les mardis avant mon cours, j’avais l’habitude d’allumer la télé et de regarder les Tortues Ninja ! Sauf que ce jour-là, impossible de regarder autre chose que les infos… J’ai d’abord pensé que ma télé avait un problème. J’ai donc appelé mes parents à l’aide et là… Je me souviens du cri de ma mère, effarée : « QUOI ? Mais quelle horreur ! Mon dieu ! Ce n’est pas possible ! Le monde devient fou ! ». Elle avait les larmes aux yeux. Selon ses dires, elle ne sentait même plus ses jambes. Sûrement l’effet de choc. À côté d’elle, mon père est resté silencieux, complètement démuni. »
Daisy, 33 ans.
« Je me souviens des tours en feu, de la fumée, de la journaliste américaine devant le chaos »
« J’étais petite mais ça n’empêche que je m’en souviens très bien. J’étais dans le salon avec mes parents, qui regardaient la télé. Et moi je devais avoir un truc à leur faire signer pour l’école ou je ne sais plus exactement. Bref, je demandais leur attention. Et eux étaient captivés par la télé. Donc j’insistais, j’insistais et à un moment donné, ma mère a fini par se fâcher – beaucoup plus fort que d’habitude. J’étais un peu perdue, je ne comprenais pas trop pourquoi elle était aussi énervée. Puis je me suis assise avec eux et j’ai regardé les images. Encore aujourd’hui, je me souviens des tours en feu, de la fumée, de la journaliste américaine devant le chaos… »
Valentine, 26 ans.
« Mes filles s’en souviennent encore : c’est la seule fois de leur vie où on a eu et où on a regardé la télévision »
« J’étais au boulot, à l’hôpital, quand un collègue a reçu l’info. Il devait être aux alentours de 14h – 15h. Immédiatement, on s’est tous retrouvés en salle de garde, où il y avait une petite télévision, pour regarder les infos. Et on a appris la catastrophe quasiment en direct : « Un avion a percuté une des tours du World Trade Center à New York, provoquant un énorme incendie ». On était tous bouche bée. Un quart d’heure plus tard, c’était la deuxième tour qui était frappée. Puis le Pentagone. On était estomaqués. Mais bon, travail oblige, on est rapidement retourné bosser sans pouvoir se tenir informé de la suite. Le soir en revanche, avant de rentrer chez moi, je suis passé acheter une antenne permettant de recevoir la télévision pour continuer à suivre les infos, tellement c’était irréel. Mes filles s’en souviennent encore : c’est la seule fois de leur vie où on a eu et où on a regardé la télévision ensemble, dans notre salon. »
François, 56 ans.
« Nous sommes toujours sans nouvelles de ma mère »
« En ce qui me concerne, la situation était un peu particulière, étant donné que je suis franco-américain et qu’à l’époque, ma mère habitait à Manhattan. Moi, je vivais à Paris, avec mon père. J’étais en 5ème. Je rentrais à pied du collège avec un copain, quand une voiture est arrivée à notre niveau et a baissé sa vitre : mon père. Je suis monté à bord, et là il m’a informé qu’il s’était passé quelque chose de grave à New York. On rentre. Et là, il me décrit la catastrophe, images télévisuelles à l’appui. Je suis abasourdi. Halluciné. En plus d’être hyper inquiet puisque nous sommes toujours sans nouvelles de ma mère, le réseau new-yorkais étant complètement saturé. Puis finalement, dans la soirée, elle réussit à nous joindre et nous rassure : elle était à l’autre bout de la ville quand c’est arrivé, elle est donc saine et sauve. Le lendemain, au collège, nous avons observé une minute de silence. »
Jules, 32 ans.
« Nous avions également peur d’être la prochaine cible »
« J’ai appris la tragédie alors que j’étais au travail. À l’époque, j’avais 30 ans et je bossais dans une banque à Opéra, dans le centre de Paris. L’après-midi, des bruits de couloir circulaient sur le fait qu’il s’était produit un attentat à New York, mais personne n’y prêtait vraiment attention, pensant qu’il ne s’agissait là que d’une rumeur, ou que d’un micro-événement. Et petit à petit, au fur et à mesure de la journée, nous avons commencé à comprendre qu’il s’était passé quelque chose de grave. Nous avons donc allumé la télévision et là : consternation. Les images des tours en feu étaient impressionnantes. Nous étions tous sous le choc. Mon mari, qui travaillait à l’époque pour une société américaine à Paris, a été immédiatement renvoyé à la maison. Au sein de mon entreprise – encore une fois située au cœur de Paris – nous avions également peur d’être la prochaine cible. »
Madeleine, 51 ans.
« C’était la première fois que j’entendais parler de “terrorisme”, de “kamikaze”»
« J’avais 10 ans. J’étais dans la salle d’attente de chez l’ophtalmo avec ma mère. Sa secrétaire avait allumé le poste de radio et on écoutait attentivement les infos. Ce qui m’a surtout marqué en réalité, c’était la réaction des gens. Ils étaient captivés et ils avaient l’air effrayés. Je comprenais donc que ce qui était en train de se passer était important. Et surtout, ce dont je me souviens des semaines qui ont suivi l’attentat, c’est que c’était la première fois que j’entendais parler de “terrorisme”, de “kamikaze” etc… Je me souviens aussi très bien de la marionnette de Ben Laden des Guignols de l’info sur Canal +. »
Hélène, 30 ans.